Se référer au passé. Syn. “autrefoir”. — Mamie jadissait à tout propos. “Avant, les fruits étaient bien meilleurs. De mon temps, il y avait de vraies saisons. A mon époque les enfants ne parlaient pas à table…” Son petit-fils, excédé, répliqua : “Dommage, en ce temps-là, tu serais déjà morte !”
Ne présenter aucun défaut. — Les pecs des mecs impéquent sur les calendriers des Dieux du Stade. Dans la vraie vie, ils pilosent en gris et ptosent en Flamby dès le mois de juillet.
Perdre, dans les affaires en particulier ou dans la vie en général. — Les actionnaires, après s’être gavés de dividendes lors des années fastes, voient maintenant leur patrimoine maléficier de la crise.
Faire des débuts maladroits sur un écran tactile. — Karim digitâtonna longuement sur l’Iphone qu’on venait de lui offrir avant de pouvoir envoyer un premier courriel. C’est ainsi que sa DRH reçut par erreur une photo de sa verge en érection.
Retrouver une carnation et un rythme cardiaque normaux. – Je me baissai pour refaire mes lacets, le temps de dérougir. C’était une blonde prénommée Véra, une Américaine du même âge que moi. Frédéric Beigbeder (un roman français)
Tromper son monde. — Conchita regretta d’avoir fourbé Madame sur la note du boucher. Elle dût fourbir l’argenterie tout l’après-midi, qu’elle termina fort fourbue. (verbe existant jadis. Mérite une nouvelle vie.)
[Lire – vite et mal – des dizaines de manuscrits suppliant d’être édités.] Ce casting littéraire l’avait fatigué. Il éditionna le dernier projet, puis se creva les deux yeux et tua son père.
Pratiquer un sport de raquette.- Trop, c’est trop !Lundi squash avec le bijoutier ; mardi, pelote avec la mercière ; mercredi, ping pong avec ton tripier ; vendredi, tennis avec le pâtissier ; dimanche, badminton avec la femme du boulanger… tu raquettes tous les commerçants du quartier.
Se ruiner la santé physique ou morale ; synonyme “Loquer”. – Germain épavait, éclusant trop de rhum le matin, se noyant dans le pastis le midi, sombrant dans le gros rouge pour le goûter et coulant ensuite dans un sommeil agité force 7.
Protéger avec rigidité. — Invitée au bal du Racing Club et bien décidée à ne pas rentrer seule, Constance s’étuit d’un corset en fanon de vraie baleine, hérité de son arrière grand-mère.
Être atteint de loucherie. ? Dylan, arrête de toujours straber sur l’assiette de ton voisin. Tu es mal servi ? Qu’est-ce qu’elle a de plus que moi ?… non pas son assiette, sa femme !
Manquer de vigueur, de tenue. – Vous flasquez dans votre comportement et dans votre corps Adèle : aqueuse du cerveau et molle de la panse, le chaînon manquant entre la limace et la méduse.
Refuser tout systématiquement. – Pour mon argent de poche, vous quedallez ; pour le partage des tâches ménagères, vous quedallez ; pour le devoir conjugal que vous exigez néanmoins, moi je quedalle aussi maintenant !
Employé régulièrement à la place du verbe trahir. – Jean Sarkozy, ce n’est pas éricbessoner un secret que de dire que je connaissais bien votre papa… (François Morel, France Inter, 16/10/2009)
Se croire important et le montrer de façon ostentatoire. – Tu véipètes grave, mec ! Rolex, ray ban, cravate Hermès, t’as juste oublié les pinces à vélo en bas de ton jean Armani.
Laisser passer devant soi avec un geste délicat et un sourire discret. — Fallait-il que tu jevousenpriasses toutes les blondasses pour qu’en attendant, j’me les gelasse sur le trottoir, lâcha Cindy, que la jalousie pouvait rendre précieuse.
Courir en riant dans la montagne. Syn. : chevreauter (chamoisir dans les Alpes, isarder dans les Pyrénées). — Vaguement enivrés par un petit rosé d’altitude, Constantine et son mari cabrirent tout l’après-midi sur un sentier qui leur cassa les genoux mais leur dopa le moral.
Revenir sans rien rapporter. – Edith se désespére, son grand dadais d’Arno a beau sortir en boîte tous les week-ends, il bredouillit ; pas une fille ! pas un copain ! Il n’a jamais ramené qu’une chèvre gagnée dans une kermesse.
Passer son amour à la machine, le faire bouillir, et voir que les couleurs d’origine peuvent rev’nir. Ex: 25 ans de bigamie et encore amoureuse… Constantine idylcorait depuis ses 13 ans. Même Silvio Berlusconi lui paraissait romantique.
S’enrouler les cheveux afin de les faire friser. — J’ai changé de look annonça Cindy, j’en avais assez de bigoudir tous les vendredis soirs, je me suis fait une crête iroquoise.
Répéter des banalités qu’on peut lire et entendre partout. Utiliser noms et verbes qui ne manquent vraiment pas. ? Je suis quadra et sans enfant, je °cliche et poncifie, et si je m’applique, je °banalite et lieucommune*. Pourtant Maman m’a acheté Comment se faire des amis et Papa m’a donné son dictionnaire des synonymes. J’aurais tant aimé être une star !
Croire qu’on a les pleins pouvoirs. – Zoé omnipotait du haut de ses trois ans : “Veux un téléphone portable ! Tu dois me l’acheter tout de suite. Veux appeler le père Noël, c’est urgent.”
Respecter les traditions populaires sans souci du ridicule. – Georgette et son obésité impressionnante folkloraient tous les dimanches dans les fêtes estivales alsaciennes. On craignait pour l’estrade et pour les autres danseurs que giflaient les ailes démesurées de sa coiffe papillonneuse.
Approximativer. — Il grosso-moda la situation aux survivants : radio en panne, neige épaisse et bientôt plus de vivres. Le silence était pesant. La faim était proche.
Travailler moins pour se reposer plus. — « Vous congez et moi j’ertète la semaine prochaine, alors pourquoi ne pas essayer l’amour ailleurs que sur la photocopieuse ? »
Râler à contretemps. ? ” Oui, je sais Dylan, tu vas encore me dire que je râle et peste quand toi tu béates*, mais si j’intempeste, c’est parce que ton bonheur, je ne le reconnais pas, il vient d’ailleurs “, rognonna Cindy.
Compter lentement de dix à zéro, tous les 31 décembre. — Constance minuitait moins vite que les autres, anxieuse de voir ainsi le temps prendre consistance entre ses dents.
Etre près de ses sous (voir aussi cupider). — Bradoff s’était forgé des principes. “Avarir, c’est nourrir un peu”, disait-il parfois. En d’autres circonstances, il assénait : “On peut avarir de tout, mais pas avec tout le monde”. C’était, en tout cas, un vilain défaut.
S’exprimer par stéréotypes. ? ” Prolétaires de tous les pays, uni… — Ah non, Kévin, surveille ta langue, tu peux pimenter de gros mots, inciser du verlan, tu peux même angliciser, mais par pitié ne cliche pas “, exigea Constance Leroy de Merlin.
Se comporter en petit coquin. Syn: sauvageonner, s’embrigander. – Derrière son austère costume cravate, il gredinait les conversations à l’abri d’une coupe de champagne, faisant rougir les dames et pouffer les messieurs.
Être joufflu. ? Salut Cindy, dis donc, ce n’est pas la crise pour tout le monde, sans vouloir être méchant, tu lippes*, tu goitres* et tu maffles comme un poupon survitaminé, railla Dylan. C’est sûr que ça doit faire envie quand on souffre d’une atrophie du bulbe et d’un rachitisme du gland, répondit-elle, sans vouloir être gentille.
Changer radicalement de comportement sans raison. – Le matin, Léo chante, le soir, il grogne. La semaine, routier, le week-end, travesti. Le dimanche rugby, le mercredi, danse classique. Pas facile de partager la vie de quelqu’un qui cyclothymit, dirent en choeur Carlo et Amanda.
En être et le montrer. ? ” Oui Moïse, c’est toi que j’ai élu, mais pas pour aller viper chez les rupins. C’est auprès des petits, des sans-voix, des sans-terres que je te veux. “
Estimer au doigt mouillé. — Aurélien avait une présentation marketing dans deux heures. Mais sa nouvelle directrice l’avait entraîné chaque après-midi au Novotel. Il pifométra les tendances des consommateurs au sujet du tiramisu en tube.
Extraconjuguer en silence. — Renonçant à se vanter de ses exploits sexuels, Julio adultaisait désormais ses conquêtes. “Vivons cachés”, susurrait-il à ses irrégulières.
Psalmodier des discours apocalyptiques et appris par cœur, déconnectés de la vraie vie. Ex: Jéhovah, après avoir obtenu son MIB à Sup’de Veau, mormonait sa litanie libérale à qui voulait l’entendre.
Mouiller des aisselles. – 40° à l’ombre, mais pas celle d’une savonnette: il avait fallu à Constance beaucoup d’amour et une pince à linge pour ne pas divorcer lors de cette semaine de traversée du désert.
Se comporter en petit coquin. Syn: sauvageonner, s’embrigander. – Derrière son austère costume cravate, il gredinait les conversations à l’abri d’une coupe de champagne, faisant rougir les dames et pouffer les messieurs.
Séjourner, aux États-Unis, dans une auberge de Jeunesse. — Wenda et Justin rêvaient d’un avenir rempli de voyages à deux. Il wayemsieraient de New-York à Los Angeles en minibus rose.
Se réveiller de mauvaise haleine. – Son amour pour Jimi était grand. Elle lui proposa 43 dentifrices et lui brossa même les dents pendant son sommeil, avant de renoncer, la mort dans l’âme. Il aïolissait trop.
Parler haut, fort et globalement. — « Le pastis nuit gravement à la santé ! », urbit-et-orbit Jules devant le Bar des Amis, du haut du trottoir, avant de se faire embarquer pour tapage nocturne.
Manger vite et mal quelque chose de mauvais. “Jeudi soir, je sanibroie une pizza pour éponger la bière, vendredi midi un pain-bouchons devant mon ordi. Mais je mange une pomme chaque matin”.
Tenir des propos confus, disparates et dénués de pertinence. ? « Tu n’adulteras* pas ta mère ; tu ne convoiteras pas l’Audi du paternel ; tu honoreras ton voisin six jours et le septième te reposeras… » et toi Moïse, tu cesses de salmigondir où je te licencie.
Utopier un développement qui durerait. — C’étaient les années Grenelle. Il fallait tout dédéifier, du sol au plafond. Le développement du râble avait pris la place de Dieu et même celle des lapins.
Tromper les autres pour en retirer un avantage. – Il passait sa vie à imposter : il se fit passer pour une femme enceinte pour s’asseoir dans le métro ; il prit l’apparence d’un prêtre pour confesser de jolies femmes ; il poussa jusqu’à l’invalide pour se garer plus facilement.
Ne pas regarder, ou porter un regard indifférent. — Comme la Lune avant Apollo, Clémentine pensait que les hommes l’inenvisageaient. Kévin fut son Neil Armstrong.
Multiplier tout pour combler un manque ; antonyme : “Singulier” – Gilbert pluriélait : beaucoup de divertissements mais pas de passion ; de nombreux copains mais pas d’ami ; des liaisons multiples mais pas d’amour. Il pluriélait pour meubler sa vacuité profonde.
Refuser de recourir aux mythes pour expliquer le monde. – Pas d’Adam et Eve, pas de Zeus ou d’Oedipe, il faut extermyther mon cher Pascal, tonna René D. qui ne voulait faire confiance qu’à la science et à la raison.
Faire n’importe quoi à la fin du repas. — Saoûl, fatigué et misanthrope depuis sa dernière rupture, il monta sur la table, finit tous les fonds de verre et ratafia l’audience en dévoilant en stéréo son string, sa petite enfance et ses relations avec son DRH.
S’ennuyer comme un rat mort la fin de semaine venue. — Il dimanchia comme toutes les semaines, affalé sur son canapé, les yeux rivés sur la boîte à conneries.
– Incontiner* du clavier à travers un système de gestion de contenu chronologique sur le web. — Pris d’un verbite aigüe, un des éminents contributeurs de cette académie blogorrha 70 verbes d’un seul jet. Une cellule de soutien psychologique fût rapidement mise sur pied.
Faire un bilan annuel. — Trois semaines déjà, ma Renée, c’est un peu tôt pour bilanner. Suis pas comptable, mais pour moi, t’as la colonne crédit qui sature !
Passer son temps à se battre. – Il rixait sa vie à chaque coin de rue, ne sachant ni pardonner, ni comprendre. On le pendit par les oreilles au plus grand lampadaire.
Voir demain comme si c’était hier. — Tout se passa comme Jules l’avait prémonité pendant sa sieste. Il se rendormit cinq secondes après le réveil, échappant à un entretien d’embauche qui lui promettait un emploi stable et rémunérateur, mais à plein temps.
Détailler les deux moitiés du ciel en fines tranches puis mille-feuiller le tout. — La baronne paritait ses plans de table avec malice. A la fin des repas, la cartographie sentimentale de son entourage s’en trouvait souvent bouleversée.
Faire chier du berceau à la tombe. – Sa timidité maladive et sa verrue sur le nez l’avaient ontogêné dans sa première vie. A Saint Pierre, il piqua un bistouri et à ses potes défunts, leurs femmes.
Prendre la mouche en train de nager dans son potage et en prendre ombrage. — Il était des sujets sensibles qui soupaulaient plus que d’autres Abigaïl comme les remarques à propos de ses fesses et les moqueries sur Zack Efron.
Etre près de ses sous (voir aussi cupider). — Bradoff s’était forgé des principes. “Avarir, c’est nourrir un peu”, disait-il parfois. En d’autres circonstances, il assénait : “On peut avarir de tout, mais pas avec tout le monde”. C’était, en tout cas, un vilain défaut.
Ensoleiller, réchauffer. Par ext. : éblouir « Tu héliosis ma vie » (Sacha Distel) « A l’heure où s’héliosit la campagne… » (Victor Hugo) Chloé héliosait tous les hommes qu’elle approchait.
Respirer peu ou mal à cause d’une odeur de phoque (par extension, de chacal). – Son jogging autour du palais l’avait mis en nage. Madame suphoqua pendant tout le repas, pourtant servi aux deux bouts de l’immense table des négociations.
Occuper une place peu honorifique, siéger d’une fesse. — « Le comprendras-tu un jour, Kevin ? s’énerva Clémentine. Dans mes pensées, sur mon agenda, tu strapontines. Et pour le siège de titulaire dans mon lit, tu n’es que le douzième suppléant. »
Disperser des groupes de jeunes périurbains. — Le petit Nicolas rêvait d’une voiture de police surmontée d’une lance à eau, qui contrebanderait sous les porches des cités.
Sens propre : se faire un chou-fleur capillaire. Au sens figuré, se chamailler en se tirant les cheveux. — Kevin et Dylan se chignonnaient sans cesse ? un comble, l’un était chauve et l’autre gaucher, ce qui n’a rien à voir il est vrai.
Brassecouler dans sa paranoïa. – Il était né inquiet et ça ne s’était pas arrangé depuis. Paranoyé par les coups bas professionnels, les trahisons amicales et les traquenards amoureux, il se refit une santé mentale en érémitant au Pôle nord.
Agir de façon perfide, voire diabolique. Dylan n’était pas homme à machiavéler ou avoir de mauvaises pensées. D’ailleurs, il n’était pas mauvais. Il pensait peu.
Se laisser facilement manœuvrer par les autres. – Gérald marionnettait au travail pour le plus grand plaisir de ses collègues du ministère. Il suffisait d’ordonner et il s’exécutait sans rechigner. Comme il le faisait avec talent, il devint un jour ministre.
Voici une vraie curiosité par un micro éditeur réunionnais – les Éditions du même nom – dont nous découvrons, avec ce titre et pour la première fois, l’existence. L’objet mérite pourtant toute attention puisqu’il s’agit d’une de ces nobles entreprises de valorisation de la langue française. Placé sous le patronage de Frédéric Dard qui recommande de « verbailler » sans vergogne et précédé d’une préface intitulée « le verbisme est un humanisme », ce livre de tout petit format (une bible de poche !) n’est rien d’autre qu’un dictionnaire des verbes qui manquent. Œuvre salutaire, donc, animée d’un souci que nous partageons volontiers : un seul verbe vous manque et la phrase s’allonge… L’histoire commence comme une petite blague entre amis (trois journalistes, un professeur de philosophie, un illustrateur) ; elle se poursuit sur un blog (www.ddvqm.com) grassement nourri denombreuses contributions extérieures ; avant de prendre la forme de cet élégant ouvrage proposant 256 verbes essentiels. Si cet ouvrage n’est pas à proprement parler « destiné à la jeunesse », il entre néanmoins dans la catégorie des jeux de langue et amusera tous les publics. Une curiosité éditoriale réussie… Livre distribué régionalement uniquement. S’adresser à l’éditeur. ALC Takamtikou.bnf.fr
Tenir un propos embrouillé. Syn. : confuser. — Pénélope filandra quelques phrases avant d’avouer : « Bon, d’accord, il y a bien eu ce livreur de mezze, et le dépanneur de métier à tisser. Mais après toutes ses années sans un coup de fil, Ulysse, tu pourrais indulger ».
Marcher en mâchant quelque chose de mou (malabar, papier, pensées…) – C’est en mârchonnant qu’il heurta la jolie blonde qui devait devenir sa femme. Ainsi furent créées les noces de chewing gum.
Parler du temps qu’il fait. – Depuis des jours, toutes les radios, toutes les chaînes de télé météologuaient à longueur de journée pour commenter un scoop : il neigeait en décembre sur l’Europe !
Faire preuve de pétulance. — “ Mais Baryton (…) pétulait encore d’interrogations insolites. How do you say «impossible» en english, Ferdinand? ” (Voyage, 1932).
Partir d’une supposition pour raisonner. – Hypothésons que votre femme est jolie, vous pourriez venir dîner samedi à la maison. Montrez un peu sa photo… Zut, j’oubliais, samedi on part chez ma grand-mère. On se téléphone sans faute hein !
Exhaler une forte odeur de séduction. — « Mon Jason, ce que j’aime chez toi, ce n’est pas que tu sexappeales, c’est que tu l’ignores. Tu pues le charme à cinq cents mètres à la ronde, et toi, tu n’ocules que ta Renée. »
Epistoler par texto (et sans l’index). — « Pk tu m’M pa ? », pouça fébrilement Pépin à Clémentine. « Psk t con », repouça-t-elle pour la centième fois.
Démêler une affaire particulièrement compliquée. — Il fallut deux bons épisodes à Luke Skywalker pour désentourlourper le secret de sa naissance. (Léo)
Calorir en créant du lien. — Brenda adorait dîner chez Constance. Nourriture bio, vin de Loire, jeunes étudiants vigoureux : il est vrai qu’on y conviviait.
Procéder à une clitorectomie ou une pénectomie, ou, plus rarement, aux deux à la fois. — Adeptes du commerce équitable, Jason et Renée, emportés par leur folie amoureuse, jusquauboutèrent en se sexionnant mutuellement.
Manger plus que de mesure. Syn. outremanger. — La semaine avait été frugale : quelques tomates glanées à la fermeture du marché et un sandwich abandonné sur un banc. Ainsi, lorsqu’il réussit à s’incruster à ce vernissage, il pantagruéla le buffet.
Changer de pain. – Convaincu que la routine est assassine, il s’était débaguetté. Il avait opté pour le bâtard, qui rimait avec canard (car il vivait seul). Une banette le fit changer d’avis et de statut matrimonial.
Tendre un piège. – Ma Chérie, votre mère va bien ? guétapendit Charles dont l’épouse arrivait avec ses bagages. Elle opina et il reprit :” L’hôpital a appelé il y a 48 heures, elle est à l’agonie …et ce n’est pas ce qui me peine.”
Déclarer honnêtement les tarifs, respecter les devis pour un artisan du bâtiment. – Aldo francmaçonnait: il annonçait un prix de départ et respectait les délais. Voilà pourquoi il avait un réseau de fidèles clients sur lesquels il pouvait s’appuyer en toutes circonstances.
Ne pas supporter. – S’il y a bien une chose que j’intolère, c’est la mauvaise foi, l’ictère de la franchise, la jaunisse de l’honnêteté, l’hépatite de la droiture ! C’est une vrai crise de foi.
Chantonner des berceuses pour endormir le peuple (ou ses enfants). Le héron au long bec, emmanché d’un long cou, petit-pataponnait la météo sur RFO. Sur le canapé, Gontrude somnolait déjà, lasse d’avoir manifesté toute la journée. Un beau 1er mai.
Faire manger des restes artistiquement présentés en petite quantité. – Chez Marie-Lou, on verrine à l’apéro, on verrine en entrée, on parle longtemps, on refait le monde, mais quand est-ce qu’on mange ?
Olfactivement et gustativement, vachementbonner. — Jason était aux anges. Constance dînait chez lui. Elle complimentit sa cuisine et sa dinde qui succulait.
Faire tomber bruyamment. – Steve, passablement éméché, croyait poursuivre un éléphant rose dans un magasin de porcelaine. Alors qu’il allait en saisir la trompe, il bouscula une pile d’assiettes qui patratrassa, faisant fuir le mirage.
Passer une chouette soirée pyjama avec ses potes prépubères. Ex: Tom, Pouce, Aglaé et Grincheux s’étaient pyjamarrés toute la nuit. Les draps s’en souvenaient encore: chamallow, coca et sueur.
Commettre une grosse erreur. – Mon tendre ami, je crains de n’avoir encore bavuré : j’ai conseillé à votre charmante épouse de vous décider à vous faire opérer de cette varice que vous avez sur le testicule droit.
Tel qu’en lui même toujours il change. — Dans cette pièce intemporelle, le texte de Ricardo Glauffman polymorphe des interrogations au service des questionnements contemporains.
les éditions
L’édition papier (tome 1)
Disponible à nouveau en librairie. 256 verbes. 320 p. 5€